Lauréate du trophée national des « Femmes chefs d'entreprises », dans la catégorie Tourisme, Christine Billaud dirige depuis 2008 la SNAT, société de navigation et d'activités maritimes, qui gére le bateau à roue « Royans-Vercors », le jardin des fontaines pétrifiantes et, dans la Drôme, la grotte préhistorique de Thaïs. Ce complexe touristique qui attire chaque saison, d'avril à octobre, près de cent mille visiteurs, elle l'a vu se développer, sans jamais lâcher la barre.

Les Affiches de Grenoble et du Dauphiné : Votre principale qualité ?
Christine BILLAUD : L'enthousiasme qui est indispensable lorsqu'on se fait fort de surmonter vents et tempêtes.

A.G.D.: Votre plus grand défaut ?
C.B.: Je suis perfectionniste,sans doute aussi parce que la clientèle, elle-même est perfectionniste.

A.G.D.: Votre demier coup de coeur ?
C.B.: Le réseau « Femmes chefs d'entreprise «J'apprécie toutes nos rencontres, nos échanges, nos partages d'expérience...

A.G.D. : Votre devise ?
C.B.:Tout finit par s'arranger.

A.G.D.: Le métier dont vous rêviez petite?
C.B.: Un peu plus âgée, à la sortie du lycée, j'ai souhaité étudier le comportement animal. Mais lorsque j'ai compris que l'éthologie consistait surtout à poser des électrodes sur leurs cerveaux j'ai changé d'aspiration.J'ai donc passé un Deug de Sciences de la nature et de la vie puis une licence et une maîtrise de Géologie.

A.G.D.: Votre premier emploi?
C.B.: Pendant mes étudesj'ai beaucoup pratique la plongée souterraine,la spéléologie et je me suis fortement intéressée à l'archéologie. A l'époque mon mari plongeait aussi.et notamment à la grottedeThais.il m'a présente l'équipe qui gérait le site et c'est ainsi que j'ai décroché mon premier poste, comme guide de la gratte. Le hasard a bien fait les choses, car j'avais déjà eu un gros coup de cœur pour lisère,et notamment pour les paysages du Vercors, l'odeur des acacias au mois de mai... Je savais que nous allions y poser nos valises, avant même que je ne travaille pour la SNAT.

A.G.D. : Vous avez donc fait toute votre carrière au sein de la même société ?
C.B.: Oui. J'ai rejoint une entreprise familiale avec laquelle j'ai grandi dès 1987. À l'époque,nous venions de lancer un petit bateau-mouche de soixante places qui allait laisser place en 1991 au bateau à roue de 140 passagers qui circule aujourd'hui.Par ailleurs,comme il venait faire demi-tour à proximité des cascades de La Sône, nous avons,dans un premiertemps,souhaité les nettoyer pour qu'elles puissent être admirées par les passagers. Ensuite, la société a acheté le terrain d'un hectare qui les abritait et le «jardin des fontaines pétrifiantes » a ouvert en 1994. Parallèlement, nous avons installe un deuxième embarcadère pour le bateau à roue, qui est devenu aussi bien isérois que drômois. Pendant tout ce développement de l'entreprise, j'ai intégré différents postes: j'ai été guide, agent de sécurité sur le bateau, chargée de l'accueil, de la réservation, directrice adjointe...

A.G.D.: Vous êtes également cogérante de la SN AT?
C.B.: Oui. La société a été créée par deux associés, deux frères, Gilbert et Robert JEAN,qui m'ont toutappris.il y a quèlques années, l'un d'eux a souhaité se retirer et le second a cherché une reprise en interne. Je me suis donc portée volontaire. Pour moi, c'était dans la logique des choses puisque j'ai toujours été de toutes les aventures de l'entreprise!

A.G.D.: Ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
C.B.: La polyvalence, sachant que je jongle entre les différents sites.

A.G.D.: Le moins?
C.B.: Rester trop longtemps au bureau.

A.G.D. : Votre meilleur souvenir pro- fessionnel?
C.B.: Le développement de la visite non guidée de la gratte. C'était un projet vraiment personnel dans lequel je croyais. Heureusement, la configuration du site en labyrinthe qui boucle sur lui-même permettait de développer ce produit qui peut se pratiquer en famille ou en petits groupes. Il est d'ailleurs disponible en sept langues et nous parlons même « l'enfant ».

A.G.D.: Le pire?
C.B.: Des années où météorologique- ment nous avons souffert avec des crues, des fontes de neige, des vidanges de barrage... Sur plusieurs saisons, cela peut mettre en péril l'activité.

A.G.D. : Mais comment s'en prémunir ?
C.B.: Grâce à la diversification. Dès l'automne, nous ouvrirons notre site d'exception aux entreprises pour des formations ou des séminaires. De la même manière, nous avons déjà développé les croisières-déjeuners, mais aussi les locations privatives ou les soirées musicales à bord du bateau.

A.G.D.: Quelle est la fréquentation du complexe touristique ?
C.B.: Le bateau comme le jardin enregistre entre 35 000 et 40 DOO visiteurs. Quant à la grotte, en six saisons,sa fréquentation est passée de 15000 à 21 000 visiteurs. Nous avons deux types de clientèles: les groupes sur réservation et le public pdividuel et familial qui est plus tributaire du temps. Nous gérons également deux snacks et deux boutiques. 

A.G.D. : Que représente pour vous votre prix « Femmes chefs d'entreprises » ?
C.B.: Je suis d'autant plus fière qu'à mes côtés se trouvaient de nombreuses femmes aux parcours très atypiques et admirables.Je pense que ce prix est la reconnaissance d'un travail construit sur une longue durée.

A.G.D.: Vos loisirs?
C.B.: La spéléologie, la cuisine, le jardinage, la lecture...

A.G.D.: Un cadeau à vous offrir ?
C.B.: Du ternes!