Première femme à avoir officié au Tribunal de commerce de Cannes, elle vient d'être intronisée Officier dans l'ordre national du mérite.

Elle aspirait à une quatrième étoile, elle vient tout juste de l'obtenir. Pour rendre au Splendid, qu'elle dirige depuis 1974, ses lettres de noblesse. Et pour «parfaire» un parcours professionnel bien rempli. Elle qui fut présidente du Syndicat des hôteliers (1990-1997), et à ce titre s'est montrée particulièrement investie dans la promotion de sa ville d'adoption et de coeur, Cannes. «Une fonction un peu lourde, mais agréable et surprenante.» Où les femmes sont bien peu nombreuses...

Annick Gagnât les retrouvera au sein de Femmes Chefs d'Entreprise, une structure où elle se montrera, une fois encore, très active. L'une des missions de cette association? Ouvrir les portes des tribunaux de commerce à la gent féminine. Et Annick Cagnat pousse les battants en grand, une première pour le tribunal local, intégrant les troupes consulaires de Vincent Roy, un tantinet aidée par le maire de Cannes de l'époque : une femme, Anne-Marie Dupuis. «J'ai beaucoup appris pendant toutes ces années. Puis j'ai été désignée présidente de la chambre du Conseil, qui statue sur le bien-fondé de la continuation d'exploitation d'une entreprise ou, le cas échéant, sur la mise en place d'une procédure de liquidation judiciaire. (...)

Cela a représenté pour moi beaucoup de travail, de pression, d'angoisse, mais un grand enrichissement personnel. Je pense que la plupart des commerçants et du public en général ne se rendent pas compte de l'importance des tribunaux de commerce.» Elle saute le pas et s'installe pour deux années (1998-2000) dans une autre institution consulaire : la CCI, où elle présidera la commission Tourisme, encouragée cette fois par Francis Perugini.

Depuis 2001, si Annick Cagnat a quelque peu calmé le rythme, elle est toujours à la tête du Splendid, et s'est investie dans une autre association, Andantino, club d'entreprises qui soutient sans faillir l'orchestre régional de Cannes-ProvenceCôte d'Azur. Une passion et un engagement qui ne lui font oublier ni son établissement, ni sa marotte : les fers à repasser, qu'elle collectionne avec fougue.

Une femme surprenante, hyper-active, qui a œuvré sans féminisme aucun pour l'égalité des chances et des sexes... Et qui, en mairie de Cannes, ce 16 février, s'est vue remettre les insignes d'Officier dans l'Ordre national du Mérite. Un juste retour.