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M-C Oghly, vice-présidente de l’association FCEM (D.R.)

M-C Oghly, vice-présidente de l’association FCEM (D.R.)

lundi 1 janvier 2007

Aucune solution ne semble avoir été trouvée pour réduire les inégalités hommes-femmes en Europe.

Le constat est implacable. Selon Arengi, cabinet de conseil spécialisé dans la gouvernance et la gestion de risques, les femmes représentent seulement 10% des conseils d’administration français, contre 15% aux États-Unis, et surtout 41% en Norvège.

La France serait-elle mauvaise élève en la matière ? Selon une étude publiée par le fournisseur de solutions d’espaces de travail Regus, en plus du bilan amer des années passées, la tendance est peu encourageante dans l’Hexagone, surtout pour les femmes ayant des enfants: 36% des entreprises envisageaient de recruter des mères en 2010, contre 44% pour l’année précédente. À l’inverse, les pays scandinaves sont souvent cités en exemple dans ce domaine. Mais les chiffres doivent être interprétés avec beaucoup de précaution, notamment pour la représentativité dans les conseils d’administration ou les conseils de surveillance.

“Les Norvégiens affichent des taux intéressants, mais il faut se méfier de ces résultats. En Norvège, il n’existe pas de limite au nombre de mandats au sein des organes de pouvoir. Les femmes occupent donc souvent plusieurs postes, ce qui améliore les chiffres, mais il s’agit souvent des mêmes individus. La réalité est donc moins exemplaire que ce qu’on croit”, relativise Marie-Christine Oghly, vice-présidente de l’association FCEM (Femmes chefs d’entreprises mondiales). Les différences culturelles qui expliqueraient les écarts d’inégalités en Europe dans ce domaine ne seraient donc pas un réel argument. "La sous-représentation des femmes est une constante dans toutes les sphères de pouvoir en Europe. Au cours des deux dernières décennies, nous avons assisté à un certain progrès en terme de réduction des inégalités, mais nous sommes loin du compte. Les femmes restent largement minoritaires dans l’ensemble des postes de dirigeants", constate Marie-Christine Oghly. Différentes solutions sont imaginées pour répondre à ces injustices. Les politiques de quotas forment une option.
"Peu pertinente", estime Marie-Christine Oghly. "Des pays nordiques ont mis de telles mesures en place, mais les quotas ne sont pas toujours respectés. Il est sans doute préférable de faire preuve de pédagogie : plutôt que d’obliger, mieux vaut convaincre, sensibiliser sur les évolutions égalitaires souhaitables."

"Des pays nordiques ont mis de telles mesures en place, mais les quotas ne sont pas toujours respectés. Il est sans doute préférable de faire preuve de pédagogie: plutôt que d’obliger, mieux vaut convaincre, sensibiliser sur les évolutions égalitaires souhaitables." Pour améliorer la représentativité dans les conseils d’administration, la France s’est dotée en janvier 2011 d’un cadre légal. Au 1er janvier 2017, le CAC 40, mais aussi toutes les sociétés de plus de 500 salariés ou plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires devront afficher 40% de femmes au minimum dans leurs conseils d’administration, avec un palier de 20% d’ici janvier 2014. Au-delà des mesures contraignantes, Marie-Christine Oghly semble confiante pour l’évolution à plus long terme. "Au sein des jeunes générations, il existe une plus forte complémentarité entre les hommes et les femmes, probablement liée au fait qu’ils se sont toujours côtoyés, notamment dans leurs études. Les décideurs d’aujourd’hui ont souvent 50 ans et plus; leur génération n’a pas été confrontée au même contexte lors de la formation initiale. On peut donc être optimiste sur l’évolution de l’acceptation des femmes dans les sphères de pouvoir, au cours des décennies à venir."

FCE M-C Oghly, vice-présidente de l’association FCEM (D.R.)

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