Marie-Christine Oghly dirige une entreprise de 14 personnes dans l'informatique, mais elle est aussi la seule présidente dans notre pays d'une antenne régionale du Medef, en Ile-de-France.

« Une femme dirigeante s'investit plus pour l'équipe que pour k pouvoir. Les hommes admettent d'ailleurs d'eux-mêmes que, lorsqu'ils le prennent, ils ne veulent généralement plus le rendre. Mais ils sont conditionnés depuis l'enfance pour la compétition». Pour la présidente française de Femmes Chefs d'Entreprises (FCE), ses collègues masculins aimeraient aussi plus les honneurs.

«Depuis trois ans, je n'ai jamais reçu une seule lettre de femme sollicitant mon appui pour l'obtention d'une décoration.Dans l'entreprise, une femme ne réclame pas une promotion, mais attend qu'on la lui propose. Or, il ne faut pas hésiter à aller la chercher lorsqu'on estime la mériter...». Les barrages culturels tendraient cependant à s'estomper. «Aux postes de pouvoir se trouvent aujourd'hui des grands-pères, des pères qui ont envie de voir leurs petites-filles, leurs filles évoluer. De fait, ils changent d'attitude». L'arrivée de Laurence Parisot à la tête du MEDEF a prouvé la capacité de la femme en situation de responsabilité à instaurer le dialogue. «Elle a rétabli la discussion avec les syndicats.

La médiation passe mieux que la force ou la colère». Il reste encore, malgré tout, à faire tomber des idées reçues à tous les niveaux. «Les filles hésitent à s'orienter vers des carrières scientifiques. Il faut réussir à les convaincre qu'elles peuvent s'y épanouir. Mais, pour y parvenir, les changements doivent d'abord s'opérer dans la tête des parents, des enseignants, des conseillers d'orientation...»