L’Histoire de notre mouvement a son origine dans la nécessité. En 1914, la guerre était déclarée en Europe et, à tous les niveaux, il fallait remplacer les hommes appelés aux armées. La place des femmes dans la gouvernance économique, un siècle de conquête :
- 1945 : Yvonne-Edmond Foinant
- 1979 : Simone Eymery
- 1986 : Reyne Cienzo
- 1992 : Christine Chauvet
- 1998 : Martine Marandel-Joly
- 2004 : Marie-Christine Oghly
- 2013 : Eva Escandon
- 2016 : Anne-Sophie Panseri
- 2021 : Carine Rouvier
Paradoxalement, les femmes ont acquis le droit d’exercer des activités commerciales, de diriger des entreprises, et d’entrer dans des instances économiques avant même de pouvoir exercer leurs droits de vote et d’éligibilité politiques !
Dès 1883, elles obtiennent le droit d’être électeur et éligible aux Tribunaux de Commerce, et, en 1898, celui d’élire les membres des Chambres de Commerce, droit étendu à l’éligibilité en 1924. En réalité, il faudra attendre le lendemain de la deuxième guerre mondiale pour que les femmes obtiennent le droit de vote politique et qu’une femme, Yvonne-Edmond Foinant, maître de forge, soit élue dans une Chambre de Commerce – en l’occurrence, celle de Paris, en décembre 1945 – puis en 1947 au Comité Directeur du CNPF (devenu depuis le MEDEF).
Dix ans plus tard Yvonne-Edmond Foinant entrera au Conseil Économique et Social en tant que responsable de la section Production Industrielle et Énergie. Ainsi près d’un demi-siècle aura séparé les participations théoriques et pratiques des femmes à la gouvernance politique et économique des entreprises.
Des associations ou des réseaux de femmes dirigeantes existent dans de nombreux pays de l’Union européenne. La plupart ont un rayonnement local ou national et il en existe peu dont la portée soit mondiale. Ces associations n’auraient pas existé sans l’engagement de femmes volontaires qui, dans le monde des affaires comme dans leur vie privée, ont milité pour l’amélioration de la condition de la femme et pour que nous puissions prendre part, à l’égal de l’homme, aux prises de décision économiques et politiques. C’est à la poursuite de cet engagement et de ces actions que nous sommes invitées tous les jours.
Aujourd’hui nous pouvons nous enorgueillir d’appartenir à un réseau français, européen et mondial exceptionnel, réunissant dans un vaste mouvement de solidarité et d’amitié des femmes qui partagent une passion commune, l’esprit d’entreprendre.
Pionnière en matière de participation des femmes à la gouvernance économique, madame Foinant est une femme chef d’entreprise qui, comme les autres femmes, perçoit les difficultés de chacune à se faire admettre dans les groupements professionnels et à entrer dans les fonctions officielles.
Sa réponse résidera dans la création, en 1945, de l’association Les Femmes Chefs d’Entreprises, avec pour vocation d’inciter la prise de responsabilité des femmes dans les mandats patronaux, d’informer et de former ses membres, et de promouvoir la solidarité, l’amitié et le partage d’expérience au travers de liens privilégiés.
A ce titre, et comme dans toute son action, Yvonne-Edmond Foinant jouera un rôle fondamental dans la création de réseaux et d’associations de femmes chefs d’entreprises, en France, en Europe et dans le monde.