Paille Vera-Finocchi - valeur sûre du syndicalisme patronal
vendredi 15 juin 2012
Les hommes devraient écouter davantage les femmes chefs d'entreprises.
Elle évolue dans un secteur industriel bousculé par les technologies numériques et les délocalisation
salariales. Pourtant, Paule Vera-Finocchi ne décroche pas. Une décennie après en avoir assumé la présidence, puis
d'autres responsabilités à la CCI, la PDG de l'entreprise Cyrnos (Mouans-Sartoux) a accepté de reprendre le flambeau de la
délégation Cannes Côte d'Azur des Femmes Chefs d'Entreprises France, forte de sa trentaine d'adhérentes,
volontiers mobilisées pour des réunions où "on parle de leurs préoccupations": loi de finances, formation professionnelle,
etc. Un espoir de servir à assurer une transition avec des plus jeunes collègues, prometteuses
mais encore empêtrées dans leurs obligations professionnelles à consolider, comme l'a montré, la semaine passée,
leur candidature aux "Trophées de l'économie". Niçoise pur jus, Paule Vera-Finocchi, qui n'avait pas économisé ses efforts pour y parvenir,
regrette que la 5è ville de France n'ait toujours pas été fichue de monter sa propre délégation, alors que Monaco s'est dotée de la sienne entre
temps. Sur le mur de la réalité s'écrasent souvent les meilleures intentions, qui ne sont parfois que des illusions,
comme celle d'imaginer que les femmes chefs d'entreprises ne sont que des hommes avec un soutien-gorge... "Pourquoi ne sont-elles pas plus nombreuses ?
Il y a un perfectionnisme féminin, une crainte de ne pas être à la hauteur. Les femmes font trop travailler leur tête, se posent des questions que les hommes ne se posent pas. Cela n'a rien à voir avec l'éducation. C'est propre à la femme. C'est pourquoi je suis hostile aux quotas, qui ne peuvent que desservir notre cause. " Par contre, PV-F est farouchement partisane de l'égalité salariale, à poste et responsabilité équivalents, même si le sujet n'a jamais été abordé par son association : "je ne pense pas que la différence de traitement, vraisemblable dans les grandes entreprises et l'administration, touche les PME. " Souvent invoquée, l'indisponibilité des femmes à cause de la maternité ne serait qu'un alibi masculin : "les femmes qui ont choisi de travailler se sont organisées pour le faire correctement. Je suis passée par là. " De quoi devenir partisan de quotas de PV-F dans tous les conseils d'administration.
Jacques Bruyas