Femmes chefs d'entreprises, version monde
vendredi 13 mai 2011
La Lorraine Marie-Christine Oghli (société Enginsoft) préside la déclinaison française de l'association Femmes chefs d'entreprises mondiales (FCEM), qui fédère 50 000 capitaines d'industrie au féminin sur la planète.
Les statistiques sont implacables : le nombre de femmes chefs d'entreprises est en baisse dans le monde. Elles occupent 20 % des postes de direction d'entreprise au niveau mondial en 2011, en baisse par rapport à 2009 où elles représentaient 24 % des dirigeants de sociétés, selon une étude du cabinet d'audit et de conseil Grant Thornton. L'étude, effectuée auprès de 11 000 dirigeants d'entreprises privées de taille moyenne dans 39 pays, a été publiée à l'occasion de la Journée internationale des femmes. En France, où la proportion de femmes dans les équipes de direction atteint 21 %, le chiffre est en hausse de 3 points par rapport à 2009.
Depuis 1945, la tendance globale préoccupe la Lorraine Marie-Christine Oghli, présidente nationale de l'association Femmes chefs d'entreprises mondiales qui compte 2 000 adhérentes en France et 55 000 dans le monde. « Elles n'ont pas l'habitude de revendiquer, de s'imposer dans les entreprises, alors qu'elles ont la capacité de s'affirmer. Lassociation les pousse à prendre des mandats par exemple dans les chambres de commerce, là où leur place est très minoritaire », analyse la patronne de l'entreprise Enginsoft, spécialisée dans la simulation numérique en mécanique des fluides, diplômée d'hydrologie (Nancy 2) et titulaire MBA.
Elle cite le parlement des patrons de Meurthe-et-Moselle en exemple avec 30 % de femmes quand son homologue de Lille stagne à 3 % ! « II faudra un jour en arriver à une politique des quotas à l'instar des conseils d'administration », estime l'héritière d'Yvonne-Edmond Foinant, créatrice du FCEM au sortir de la 2nde guerre mondiale, maître de forge, première femme élue dans une chambre de commerce (Paris, 1945) - puis en 1947 au comité directeur du CNPF (devenu le MEDEF).