D. Lery (Adhap Services) : « C'est une joie de venir tous les jours travailler ! »
lundi 11 juillet 2011
Dominique Lery, co-fondatrice d'Adhap Services, n'avait pas prévu de développer l'enseigne en franchise, devenu aujourd’hui l'un des poids lourd de son secteur. Retour sur le parcours d’une femme très à l’écoute des autres, volontaire et dotée d’une grosse capacité de travail.
Une vocation contrariée
Elle se destinait à une carrière d’assistante sociale. Mais le sort en a décidé autrement. Ayant raté le concours, Dominique Lery se réoriente vers des études de comptabilité après le bac. Des années plus tard, elle revient à ses premières amours en créant une entreprise agréée de services à la personne spécialisée dans les prestations de maintien à domicile pour les personnes dépendantes. Entre temps, elle a multiplié les expériences professionnelles. « Tour à tour assistante comptable, directrice adjointe d’une maison de retraite, contrôleur de gestion dans l’industrie papier… j’ai acquis les compétences qu’il faut à un chef d’entreprise : le bon sens, la rigueur, la gestion financière et la comptabilité, la gestion du personnel et la planification », explique-t-elle.
Le désir d’indépendance
Nourrissant depuis toujours des rêves d’indépendance, Dominique Lery attend que le secteur s’ouvre aux entreprises pour monter sa boîte. « Je me suis associée à 50-50 avec Jean-Claude Perreau, un infirmier libéral avec lequel j’avais sympathisé lors de mon passage en maison de retraite et qui avait identifié un besoin non satisfait dans le domaine du maintien à domicile », raconte la co-fondatrice qui affectionne le contact avec les personnes âgées. Créé en avril 1997, Adhap Services obtient l’agrément qualité Services à la personne quatre mois plus tard.
Des débuts difficiles
« Les débuts ont été très durs, reconnaît la présidente. Les associations ne nous attendaient pas à bras ouverts… ». Et d’ajouter : « il fallait être un peu fou pour se lancer dans ce secteur ». Installée à son domicile, l’entreprise peine à prendre son essor les trois premières années. « J’ai travaillé dans un centre de gestion agréé comme assistante de direction jusqu’à ce que Adhap me permette de dégager des revenus suffisants », se souvient-elle. Les deux associés font tout à l’économie et ne comptent pas leurs heures. « En 2000, la TVA est passée de 19,6 % à 5,5 % : l’activité a enfin décollé ».
La franchise, fruit du hasard
« Nous n’avions pas projeté de bâtir un réseau national. L’idée nous est venue en voyant une émission de télévision sur le fondateur d’Age d’Or Services qui développait son enseigne en franchise », avoue Dominique Lery, séduite par la possibilité de partager ainsi son savoir-faire. Les premières agences franchisées voient le jour en 2001. Adhap Services en compte aujourd’hui une centaine. « Avec 96 sites labellisés Qualicert, nous sommes le réseau le plus certifié », s’enorgueillit la présidente pour qui l’éthique est une valeur essentielle.
Jamais de regrets
Bien sûr, elle a commis des erreurs comme celle de ne pas avoir été assez ferme avec ses franchisés pendant une période et de devoir les recadrer. Mais les regrets, très peu pour elle. « Je tire les leçons et je vais de l’avant ». Lorsqu’on évoque son quotidien, cette auvergnate, au demeurant un brin timide, s’anime : « sur le plan humain, je me régale. Je suis entourée d’une équipe de collaborateurs très compétents et impliqués. Je prends plaisir à gérer les franchisés. Je rencontre des gens très différents dans les colloques et commissions où je siège. Pour résumer, c’est une joie de venir tous les jours travailler ».
Une femme engagée
Lauréate en 2005 du « grand prix » des femmes chefs d’ entreprise décerné par le réseau mondial des femmes chefs d’ entreprises ( FCEM ), Dominique Lery est une femme engagée. Elle siège au conseil d’administration de l’Agence nationale des services à la personne et au conseil de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, assure la vice-présidence de la Fédération des entreprises de services à la personne et est présidente de la commission Maintien à domicile du Syndicat des entreprises de services à la personne. « Si vous n’êtes pas là pour défendre les intérêts les de votre secteur, il n’est pas sûr que quelqu’un le fera pour vous », estime-t-elle. Lorsque le dossier gouvernemental sur « le financement de la dépendance » sera bouclé, elle compte enfin lever le pied.