Récompensée pour avoir réussi la reprise de la scierie
lundi 28 novembre 2011
Un an après avoir repris les rênes de la scierie de Véron en pleine période de crise économique, Laurence Derbecq reçoit un trophée des Femmes chefs d'entreprises. Une reconnaissance qu'elle doit à son équipe et à ceux qui l'ont soutenue.
"On ne fait n'en tout seul". Laurence Derbecq en est convaincue, la réussite de sa reprise de la scierie de Véron est due au travail de toute l'équipe et aux soutiens apportés par différentes institutions auxquelles elle a fait appel. L'association des Femmes chefs d'entreprises lui a décerné, vendredi, un trophée dans la catégorie création-reprise, à peine un an après le changement de mains. En 2008, les cogérants de la scierie souhaitent arrêter leur activité, l'un partant à la retraite. L'entreprise familiale depuis trois générations cherche alors un repreneur pour poursuivre le sciage de produits destinés à la construction et la vente de produits bruts à destination des particuliers et des professionnels (artisans et industriels). "J'étais cliente ici, et mon mari est du village, raconte Laurence Derbecq. J'ai su que c'était à reprendre au moment où je souhaitais changer d'orientation", indique l'ancienne informaticienne qui connaissait donc déjà les produits de l'entreprise.
Une femme dans un univers d'homme, cela ne l'impressionne pas. Pour elle, le sexe ne fait aucune différence. La quadragénaire est accompagnée par les anciens gestionnaires pendant des mois et prend finalement la direction de la scierie en juillet 2010, avec le soutien de plusieurs partenaires institutionnels et consulaires, dont le réseau des Femmes chefs d'entreprises.
"Le challenge est gros, on a envie de faire aussi bien et autre chose. La référence, c'est ce qui a été fait." La nouvelle patronne procède à quelques changements tout en restant dans la continuité.
Ainsi, elle décide de garder toute l'équipe de production mais recompose les rôles. "J'ai demande un effort de l'équipe en place et ils ont accepté la polyvalence. " Autre évolution: le site Internet et la participation au salon des rencontres indutrielles de l'Yonne à Auxerre. Et les résultats sont "bons", estime-t-elle. "Aujourd'hui, on répond toujours aux clients traditionnels. Ils nous restent fidèles. C'est sûrement lié au passage de témoin", pense la jeune entrepreneuse qui continue à valoriser la filière locale.
"On s'approvisionne dans des forêts d'exploitants forestier locaux". Même chose pour les clients qui sont originaires du Sénonais pour une majorité d'entre eux. Vendredi dernier, le réseau Femmes chefs d'entreprises lui a décerné un trophée dans la catégorie création-reprise, à Paris.
Une reconnaissance pour avoir mis en oeuvre la reprise d'une entreprise familiale dans une filière de première transformation en pleine période de crise économique. Selon Laurence, ce n'est pas seulement à son dévouement qu'elle le doit.
"Il existait quelque chose déjà. Tout ça s'est fait parce que le marché existait et parce que l'équipe a joué le jeu", conclut-elle.