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"Les entreprises ne sont pas des variables d'ajustement"

"Les entreprises ne sont pas des variables d'ajustement"

jeudi 16 décembre 2010

Marie-Christine Oghly, la présidente du Medef Ile-de-France, donne son point de vue sur les sujets chers aux chefs  d'entreprise à seize mois de l'élection presidentielle.

Depuis le début de la crise, 450 000 à 500 000 emplois ont été détruits. Dans le même temps, 400 000 offres d'emploi n'ont pas trouvé preneurs. Que faire pour mettre un terme à cette anomalie ?
Dans ce domaine, comparaison n'est pas raison. La destruction des emplois est essentiellement due à la crise et donc d'origine conjoncturelle. Les emplois non pourvus relèvent d'une cause plus structurelle qui semble échapper à la conjoncture. Les 400 000 offres qui ne trouvent pas preneurs relèvent dè la non-adéquation entre l'offre et la demande : il s'agit essentiellement d'un problème de formation. On ne peut pas continuer à former des jeunes sans tenir compte des besoins des entreprises. On ne peut pas non plus continuer à écarter du marché du travail de nombreux seniors qui seraient prêts à répondre à ces offres. Il s'agit d'un travail de longue haleine auquel tous les acteurs de l'emploi doivent participer.

Pôle emploi, fusion des Assedic et de l'ANPE, est l'objet de critiques. Êtes-vous satisfaite de cette nouvelle structure ?
La fusion Assedic-ANPE a mis fin à une incongruité française : deux structures pour gérer le chômage ! Nous étions les seuls à séparer indemnisation et recherche d'emploi. Il s'agit d'une vraie révolution technique mais aussi culturelle que les entreprises souhaitaient depuis de nombreuses annees. Mais cette fusion est arrivée en pleine crise avec ses conséquences sur le chômage. Résultat : un afflux de nouveaux demandeurs qui n'étaient absolument pas prévus au moment du rapprochement. Pôle emploi a donc connu des débuts difficiles qui se résorbent petit à petit. Ne jugeons pas cette fusion de manière trop rapide et attendons un peu pour en tirer toutes les conséquences.

Le financement du Grand Paris va s'effectuer grâce à 500 millions d'euros de nouvelles taxes... Encore des impôts ! Vous y êtes hostile. Quelles solutions de remplacement proposez-vous ?
Le Medef Ile-de-France a été la première organisation à constater dès 2003 que la croissance en Ile-de-France était inférieure à ce qu'elle pouvait et devait être. Nous avons donc applaudi à l'émergence du projet de Grand Paris proposé par le président de la République car il a remis le développement économique au cœur de la stratégie d'évolution de notre région. Aujourd'hui, la première étape est franchie avec le vote de la loi sur le "grand huit", nouvelle infrastructure de transport collectif reliant les futurs pôles économiques majeurs, et nous nous en réjouissons.
Mais, pour le financer, il faut être inventif et ne pas considérer les entreprises comme des variables d'ajustement. Je pense notamment au développement des partenariats public-privé, très répandus dans d'autres pays mais encore balbutiants chez nous.

Dominique Strauss-Kahn passe pour compétent en matière économique. Le voir à la tête de l'État vous gênerait-il ?
À l'occasion de l'élection presidentielle de 2012, Laurence Parisot a souhaité donner une suite à Besoin rf'airpublié en 2007.Ce nouvel ouvrage actualisera les propositions des entreprises : elles seront soumises au débat qui s'ouvrira à l'occasion de la presidentielle. Je ne doute pas que la plupart des candidats les feront leurs, tant la défense de l'entreprise devrait faire l'objet d'un consensus... Je ne doute pas non plus que Dominique Strauss-Kahn, quelle que soit sa position en 2012, saura apprécier les propositions du Medef...

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